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24 septembre 2006
Elric et la porte des mondes
Le deuxième livre que je lisais en parallèle était Elric et la porte des mondes que ma soeur m'avait prêté.
Cette anthologie réalisée par Richard Comballot autour du personnage d'Elric de Melniboné, le plus célèbre albinos au monde, est éditée au Fleuve noir avec l'aval de Mr Moorcock himself. Sa couverture s'orne d'une superbe illustration de Guillaume Sorel.

A l'intérieur aussi, que du beau monde: Ayerdhal, Pierre Bordage, Fabrice Colin, Johan Heliot, Laurent Kloetzer, Xavier Mauméjean, Léa Silhol, Daniel Walther,... Une liste comme ça a de quoi mettre l'eau à la bouche, et encore, je ne l'ai pas reproduite en totalité.

L'anthologie est construite avec une certaine progression. Tout d'abord, les nouvelles les plus proches des textes originaux puis celles qui transposent Elric dans d'autres mondes du multivers en s'en éloignant de plus en plus du sien, et en se rapprochant de plus en plus du nôtre. Le dernier texte, La porte des mondes de Jacques Barbéri fusionne même le multivers avec un autre issu des propres écrits de l'auteur, avec en sus de nombreuses références croisées. De quoi pas mal me déboussoler, je dois l'admettre.

Voici pour le livre lui-même. Voyons maintenant les nouvelles.

J'avoue avoir été un peu craintive en commençant ce recueil. Le personnage d'Elric tient une place à part dans mon imaginaire personnel. J'avais un peu peur que les nouvelles ne réussissent pas à restituer les émotions de mes premières lectures, trahissant en quelque sorte dans mon esprit le personnage auquel je me suis tant attachée.
Malgré cet à-priori, j'ai eu d'excellentes surprises dont quelques bonnes claques en pleine figure comme je les aime (au figuré bien sûr!).

Parmi les textes remettant Elric dans un univers proche du sien, mes bonnes surprises sont venues de Les douleurs fécondes de Pierre Pével, Qayin de Xavier Mauméjean et Elric et l'enfant du futur de Richard Canal. J'ai retrouvé dans ces textes le personnage que j'avais tant apprécié et dont les aventures m'avaient passionnée. Kane de Laurent Kloetzer m'a fait un effet semblable. Même si Elric n'en est pas le personnage principal, on sent sa présence manipulatrice dans la trame de l'histoire.

Puis, par la grâce des Auteurs, Elric s'est retrouvé dans des mondes du multivers très proches du nôtre. Là, j'ai adoré Les seigneurs de la Firme de Ayerdhal et Eric Cervos, qui transpose Elric dans le Londres industriel de la fin du XIX ème siècle, le faisant aussi croiser au passage le célèbre Jack l'Eventreur. Stormbringer s'y retrouve transformée en un bien étrange ustensile, mais qui se révèle tout aussi tristement efficace pour voler et briser les vies. Un de mes coups de coeur du recueil.
Dans un autre genre et parce que j'aime beaucoup le monde de la musique, j'ai beaucoup aimé La musique des âmes de Johan Héliot, où l'on découvre enfin le véritable inventeur du Rock!

Enfin, quand il ne reste plus d'Elric qu'un archétype, on découvre L'archiviste de Pierre Bordage. Je suis restée toute bête à la fin de cette nouvelle. Emue, troublée. Car j'y ai redécouvert ce qui a rendu Elric si attachant à mes yeux : la lutte d'un faible dans un monde qui le déteste, et qui se découvre des ressources insoupçonnées. Mon deuxième coup de coeur, sans aucun doute.

Pour finir en beauté, si je ne devais garder qu'un texte parmi tous, ce serait assurément Eloge des poissons-gouffres de Fabrice Colin. Par la manière dont il est écrit, par son thème, et sa poésie, il tranche par rapport aux autres nouvelles. Car il a fait revivre dans mon imaginaire Imrryr la vénéneuse et son prince maudit comme aucun autre texte de l'anthologie ne l'a fait. Un vrai bijou. Du coup, je l'ai relu trois fois d'affilée!

Bref, bref, bref, selon mes goûts, une bonne anthologie, bien équilibrée et menée de main de maître, avec de très beaux textes qui valent largement le détour.
Un grand merci aux auteurs d'avoir su faire revivre Elric ainsi.

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posted by Céline Brenne @ 15:51  
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